Richelieu, un témoignage remarquable de l’urbanisme du XVIIème siècle
La cité de Richelieu est un exemple unique en France de d’urbanisme du XVIIème siècle. Elle porte l’empreinte de son fondateur et commanditaire Armand-Jean du Plessis, devenu Cardinal de Richelieu. Bienvenue dans la « Cité idéale » !
Le Cardinal
Le 5 septembre 1622, à 37 ans, Richelieu obtient le chapeau de Cardinal. Favori de Marie de Médicis, il entre au Conseil du roi en 1624. Il reçoit de la reine mère le Petit-Luxembourg, adjacent au Palais du Luxembourg et supervise la construction du palais du Luxembourg, qui lui servira de modèle pour la construction du Palais-Cardinal. Il est en effet conscient de l’importance de l’art pour asseoir son pouvoir.
Nous sommes en 1631, et Louis XIII décide de remercier son ministre, le cardinal de Richelieu. Il lui fait alors une faveur, celle d’ériger « un bourg clos de murailles et de fossés et de bâtir une halle » avec mission, également, d’y établir quatre foires annuelles, et deux marchés par semaine, sources de revenus, évidemment.
Il s’agissait donc, à l’emplacement de la propriété familiale, de construire un vaste château qui soit à la mesure de son importance, ainsi qu’une ville nouvelle.
La ville s’étend quasiment au carrefour de la Touraine, de l’Anjou et du Poitou ! Près de 2000 ouvriers et les meilleurs artistes travaillèrent sur le chantier.
Ce projet novateur liant la construction d’un château et d’une ville dans un même programme préfigurait le chantier qui allait s’ouvrir à Versailles, trente ans plus tard.
La Cité idéale
Elle forme un vaste rectangle de plus de 600 mètres sur 400 mètres environ, entouré d’une enceinte bordée de douves. On pénètre dans ce rectangle par trois portes monumentales. Il en existe une quatrième, mais elle est tout simplement factice : elle n’est là que pour respecter la symétrie !
Ces portes monumentales, restaurées avec de l’ocre naturelle, offrent un premier aperçu de la beauté de son architecture lorsque l’on pénètre sur la grande rue principale, large de 12 m et bordée de 28 hôtels particuliers…
La Grande Rue est un axe qui relie deux places carrées, la place des Religieuses et la Place du Marché. Toutes les rues se coupent à angle droit, formant un quadrillage. Jean de la Fontaine aurait qualifié cette ville de « plus beau village de l’univers… ».
A la mort du Cardinal en 1642, la ville était quasiment terminée. Les 28 hôtels particuliers de la Grande Rue offrent un spectacle étonnant, sans oublier l’ensemble du patrimoine de la ville.
Le parc et le Château
Ceint de 7 kilomètres de mur, le parc de Richelieu, d’une superficie de 475 hectares, abritait le vaste domaine du Cardinal. Il est un vestige de la grandeur du regretté château et constitue l’endroit idéal pour profiter de la faune et de la flore locales en toute tranquillité.
Le domaine resta dans la famille Du Plessis jusqu’en 1793 où il fut saisi comme bien national puis revendu à un marchand de biens. En 1805, commence alors le démantèlement du château. Boiseries, tentures, œuvres d’art sont vendues, les pierres sont récupérées par tous ceux qui construisent dans la région.
De l’ancien château ne subsistent que la porte d’entrée de la basse-cour, le pavillon du Dôme sur l’anti-cour, l’Orangerie et les caves. Outre les vastes espaces du Grand Parc, une forêt de chênes, et du petit parc planté d’arbres fruitiers et de charmes, le domaine comportait des jardins comparés au « paradis terrestre » par les voyageurs contemporains, mêlant harmonieusement la présence de l’eau et de la végétation.
Les incontournables
Le musée
Collectionneur averti d’œuvres d’art, le Cardinal de Richelieu possédait, dans son château une des plus importantes collections de peintures et de sculptures de son temps.
Situé au premier étage de l’hôtel de ville, le Musée de Richelieu expose une partie de ces chefs d’œuvres.
En 2011, l’exposition « Richelieu à Richelieu », d’intérêt national, dédiée à l’ensemble des collections du Cardinal dans son château en Touraine, fut l’occasion de mettre en place une nouvelle scénographie, elle met en valeur les œuvres issues des collections du château disparu parmi lesquelles six des toiles authentiques de la grande galerie des batailles.
Difficile de passer à côté des portraits de Richelieu réalisés par Philippe de Champaigne. Ils représentent le grand homme en pied, à l’instar de son royal maître. Les visiteurs pourront aussi admirer des planches gravées de Jean Marot qui permettent d’apprécier le château du cardinal tel qu’il était au XVIIe siècle ainsi qu’une impressionnante maquette de la ville.
1 place du marché, tél : 02 47 58 10 13
L’Espace Richelieu
Dans un hôtel particulier du XVIIème siècle entièrement restauré, une scénographie ludique et interactive présente toutes les facettes du Cardinal, de sa « cité idéale », modèle d’urbanisme du XVIIe siècle, et des villes nouvelles en générale.
Lunettes 3D sur le nez, plongez dans la magnificence de son château disparu à travers des images de synthèse
28 grande rue, tél : 02 47 98 48 70
Les Halles
Les halles de Richelieu, achevées en 1638 constituent un centre économique important dans la région dès le XVIIème siècle. Majestueuses (46 mètres sur 38 mètres), elles sont surmontées d’une magnifique charpente en châtaignier. Elles sont divisées en trois parties dans le sens de la longueur et répondent à la division de l’église en trois nefs, situées en vis-à-vis. La partie sud servait aux dépôts de blé et la partie nord était occupée par les étals des bouchers. Quatre pavillons d’angle complètent l’édifice, entouré à l’origine d’un mur de 90 cm de haut.
Le vendredi matin, vous pourrez flâner sur le marché de Richelieu et y déguster les bons produits du terroir. A noter le lundi matin (sauf le 1er du mois), petit marché non-alimentaire.
Les visites de ville
Quoi de mieux que de se laisser conter l’histoire de Richelieu par un guide passionné ? Marie-Pierre Terrien, Docteur en histoire, vous dévoilera tous les secrets de cette cité idéale.
Contact : Office de Tourisme, bureau d’accueil de Richelieu, tél : 02 47 58 13 62